Comment ta présence multicolore peut-elle chanter un si séduisant requiem sans même tendre des mots tressés? Les rares confettis miroir que tu lances collent à ma peau évasive. Je me retrouve habilement noyée par les yeux insubtentiels. A peine t’ai-je vu traverser la fenêtre de neige que mon corps s’est enchaîné à la montagne de vagues à couronne blanche qui suit ton passage. Tu portes un manteau épars et voltigeur qui flotte sur les rêves des aurores patientes. Cet embaras que tu me force poétiquement à partager avec toi ne m’est pas habituel. Les vallées douves à l’herbe sucrée que tu me fais fouler, les espaces subjugants ennuagés, les vitraux de soleil et d’airain, je ne les ai jamais vu, pourtant tu me les pousse en silence, dans le noir, dans le bleu de ton regard gêné et épuisant. Simplement et toujours sans un mot, ton être entier capture mes essences sans même que je puisse m’envoler dans les arbres aux larges papillons mouchetés. Tu me ceuilles facilement, naturellement, infiniment avec un sadisme émotionel. En rayons diffus tu m’apparais, tu incarnes l’inconnu échoué sur le haut de la vie et de la mort. Merveilleux songe qui tranche ma raison pour la souffler en flocons dans le fleuve cyclique des saisons. Mon corps pense sous l’inconcevable onde que tu émets. Je me module comme une volute de buée à ta seule inclinaison.
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comme cela fait du bien de se rendre compte que le noeud s’est défait et qu’il ne reste que… de l’indifférence! maintenant de nouveaux sentiments peuvent éclore même s’il reste de la neige.